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Sierra Dedrea
Soif sans fin
Écrit par Cemenwen   
Dimanche, 01 Septembre 2013 08:49

Toute mon enfance j'ai vue de loin, ces gens si immenses, emprunts d'une sagesse inexpliquée. Ils savent. Ils sont détenteurs d'une vérité que j'ignore. Une vérité qui les amène à nous être supérieurs, nous qui ne savons pas, nous qui ne possédons ces genres de familier ni ce livre mystérieux...

Mon nom est Sierra Dedrea. Je suis issue d'une ascendance sans intérêt. Mes ancêtres n'ont jamais été dignes d'être porteurs d'un de ces livres. Je parle du grimoire, un livre qui apparaît un jour à nos cotés, amené par une petite créature qui devient notre familier, un genre de lutin. Ce livre permet à son porteur de communiqué instantanément avec tous les autres porteurs. Je le désirai. Et il est venu à moi.

Un matin, mon regard noisette se pausa sur une petite gnome, Piedra. Elle LE tenait en main. Quelle joie ! Une matinée à LE lire ! Et quelle déception ! Il ne contenait rien ! 24 ans à espérer une telle chance pour ça ! Cet ouvrage me révolte ! Une rage noire s’empare de mon être. A cet instant mon regard a dû être aussi sombre que mes cheveux ébènes. Piedra tremblait. Je restais silencieuse. Mon esprit pensait à toute vitesse. Ils ne savaient rien ! Eux ! La nation de mage la plus puissante des contrées connues. Méprisables. ... La plus puissante ? Non. Il existait une force qui les surpassait tous ! Oui. Eux devaient savoir.

Une graine plantée,

Une graine germait.

Ma plume décrit les arabesques d'encre sous l'impulsion de ma main délicate, ma soif de savoir guide mes mots.

"Mes yeux et mes oreilles sont à votre service,
Dans l'espoir de pouvoir recevoir votre enseignement.
"

Je scellais mon destin par cet acte, remettant à Piedra le message et le destinataire : un maître des Ombres, un maître nécromant.

"Héhé, je vois que nous intéressons fortement les mortels en ce moment.
Que veux tu ? Qui es tu ? Que peux tu pour nous ?
Répond rapidement et sans détour ou sans détour ta vie sera un enfer.
"

La réponse avait été rapide, Mon destin était en marche.

"Je suis Sierra Dedrea, Archiviste de la Grande Bibliothèque d'Emédésia en Confédération Arténienne.
Je souhaite trouver la vérité, celle qui n'est nulle part, pas même dans les livres magiques des élus.
J'ignore ce que vous souhaitez, mais j'ai pensé, en contre partie et pour vous montrer que je suis digne de vos connaissances, commencer par postuler à un poste stratégique d'une branche assez vide pour pouvoir monter rapidement et haut ou rester anonyme au milieu du savoir. Le poste d'archiviste me donne accès à toutes les connaissances passées de l'Arténie, mais également aux recherches actuelles de l'Université. J'ai également pour projet potentiel de rejoindre les Clairvoyants une fois bien installée dans la société.

Votre servante."

D'un coté la bibliothèque du pays où je passais mon temps à lire. Ce livre ridicule m'avait au moins offert un accès à ce poste merveilleux. Un emploi rêvé où ma soif inassouvie de connaissance pouvait s'abreuver un minimum. D'un autre coté mes missions pour Eux. Chaque ouvrage était recopié et envoyé. Et cela dura. Des mois à faire mes preuves dans l'attente d'une invitation au manoir. Je méprisais la société qui m'entourai mais dans laquelle je devais faire bonne figure. Etre sociable pour Eux a été une véritable épreuve, un enfer. Pourtant je suivis un mage dans sa quête désespérée d'une fleur magique mythique, et je parcouru le désert à la recherche de dragons légendaires. J'exécutais une à une toutes les missions données, je me sociabilisais, j'écoutais, je lisais.

Et finalement, un jour, la missive tant attendue me parvint. Une mission qui m'amenait à Les rejoindre au manoir.

"Si mes souvenirs exacts je dois encore avoir accès à un compte dans une des banques arténiennes.
Arrange toi pour les obtenir et me les rapporter. Le Maître pourrait te remercier gracieusement.
Nacihom
"

Une banque, une bourse bien remplie, et me voilà sur les routes au clair de lune. J'allais vers le nord, puis mes pas se séparèrent des sentiers battus. J'allais vers l'Est, vers les marais maudits. Piedra désespérait. Ce n'était pas une mauvaise fille, elle aurait préférer rester au milieu de livres mais je devais admettre que son courage et sa fidélité étaient grands. Néanmoins cela ne m’atteignait pas. Mon coeur était vide de tout autre sentiment que la soif de savoir. Mon esprit était obsédé par cette quête. Je DEVAIS savoir.

 

 


 

 

La jeune humaine s'avance discrètement dans les marais. Ce n'est pas encore les fameux marais maudits.
On lui a demandé de venir, elle vient.
Elle espère qu'elle y gagnera, il le faut, autrement elle partira. Plutôt mourir qu'une vie de servitude à sens unique.
Ses pieds s'enlisent déjà. Elle ne voit pas à un mètre. L'aventure commence bien !
Elle espère qu'elle y gagnera. Son but doit être là, obligatoirement. Les nécromants sont réputés pour leurs mystères, les réponses doivent être là.
Cette pensée lui permet d'avancer encore et encore.
Bientôt, les marais maudits. Il lui faudrait ensuite espérer trouver le manoir...

Un pas, puis un autre... Schéma sans fin, serpent se mordant la queue, symbole de l'infini. Ses pensées n'ont plus de ligne directrice, sa raison la quitte et la fatigue prend son règne.
Et soudain... Ses pas s'enfoncent un peu plus. Une sensation de froid s'infiltre lentement dans sa chaire, dans ses os, dans son âme.
Elle se souvient de son but, elle oublie ses blessures. L'humaine se raccroche péniblement à ce mince espoir, cette flamme qui brille encore dans son regard...
Encore un pas... Encore un autre... Sans fin apparente...

*** L'humaine vit rapidement sa vision diminuer, au fur et à mesure de son avancée. Un brume sombre et épaisse recouvrant les marais maudits. ***
*** L'obscurité l'entoura, enlaçant son corps, s’infiltrant dans ses vêtements et ses cheveux.
Elle ressentit comme une acceptation et dans l'ombre, dans la brume de ténèbres, un chemin se fit. ***
*** Une invitation. ***

A l'image de l'animal persistant, elle avance, toujours. L'humidité l'imprègne, le froid se fait elle. Elle n'est plus l'humaine, elle est le froid, elle est cette humidité nauséabonde, son esprit se renforce. Elle doit y arriver, elle doit continuer de lutter.
Le combat perdure, se fait de plus en plus dur. Chaque pas, chaque bouffée d'air est une nouvelle lutte. Elle ne doit pas suffoquer, inspirer et expirer. Elle ne doit pas trébucher, un pas et un autre. Son esprit doit se faire acier, lame claire et acérée. Flamme vacille dans ses iris, travail funambulesque, jamais assuré complètement, travail de chaque instant.
Enfin la membrane cède, enfin elle sent s'ouvrir l'espace pour elle. Une voie tracée au milieu des ténèbres l'invite.
Et la flamme s’affermit, son pas se rassure. Sa respiration se fait profonde, enfin le temps commence. L'humidité est toujours là, le froid est toujours sien, mais voilà que les ténèbres se font...

Et graine devient plante.

*** Elle avançait dans l'ombre, seule sur le chemin tracé. Elle sentait les ténèbres se refermer à chacun de ses pas dans son dos. Ne lui laissant qu'une unique route. ***
*** Une main, d'os et de vide, sur son épaule se posa, froide et pressante. Lorsqu’elle se retournera, elle pourra voir deux non-morts, armés de longues épées bâtardes et d'armures aussi sombres que le vide en eux. ***
*** L'un tenait fermement l'humaine, l'autre un bandeau. Le noir était proche. ***

La flamme grandissait à chacun de ses pas, elle devenait plus sombre aussi. Un effet secondaire des lieux ? De ce qu'elle s’apprêtait à faire ? Si elle avait prit le temps d'y penser peut être ne se serait elle pas reconnue... Mais elle avançait toujours, parmi les brumes.
Une main décharnée se pause sur son épaule, un léger sursaut la fait tressaillir, elle était encore humaine. Les marais se sont mus en silence et les non-morts, non-vivants, l'ont approché sans un son. Mais la surprise passe rapidement, enfin les marais lui offrent un second signe.
Son regard flamboyant se tourne vers les deux êtres, déterminé. Elle les voit, elle comprend. Droite et immobile, ses iris se tournent à nouveau droit devant elle et ses paupières se closent docilement. Elle attend que l'ombre se fasse. Puis elle les suivra, guidée par cette main décharnée et froide. Froide ? Autant qu'elle il semblerai...
Elle n'était plus elle. Une nouvelle facette se dévoile, un coté ignoré d'elle même. Une part qui sommeillait patiemment, attendant son heure... Le vide d'un coeur se comble. Doucement les langues des flammes noires viennent lécher les tréfonds de son âme, une métamorphose à laquelle pourraient assister les non-morts... S'ils ne l'étaient pas déjà quelque part....

*** L'absence de lumière fut la première étape, l'absence de de repère fut la deuxième. Lorsqu'elle senti le ruban se poser sur son visage, les mains d'os la soulevèrent, ne lui laissant plus aucun repère. Rapidement, la brume la recouvrit, la pressant aussi froidement et fort que les êtres non-morts. Elle n'avait donc plus aucune notion de gravité. Seul le son monotone de ses porteurs resta un temps, avant de disparaitre entièrement. ***
*** Son chemin dura une éternité, une éternité de vide, une éternité d'absence, un éternité de solitude... ***
*** Quand la lumière fut, elle avait perdu la notion de temps. Elle était dans le manoir. ***

Derrière, dans le marais, un livre était tombé. Journal intime d'une vie révolue. Sierra n'écrirai plus ses pensées.

Sierra n'existait plus.

Egia avait prit sa place.

 


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